C’est un argument de vente fréquent chez les éditeurs de cartes virtuelles, et notamment de ecards de vœux de nouvel an pour entreprise :
« Les cartes de vœux sont écologiques quand elles sont dématérialisées ». Un nouvel exemple d’écolo-pipo !
S’il est indéniable que la production et la distribution de cartes papier ont un impact environnemental bien réel, les cartes électroniques sont bien loin d’être neutres en matière de bilan carbone.
Nous verrons surtout qu’il existe des solutions pour minimiser ou compenser les effets de nos bienveillants vœux de nouvel an sur l’environnement, qu’ils soient virtuels ou imprimés.
L’empreinte écologique d’une carte papier
S’agissant du papier, c’est plus le cycle de production de la cellulose qui impacte l’environnement. Aujourd’hui le papier provient le plus souvent de bois dont les forêts font l’objet d’une gestion durable des ressources. Reste que la fabrication est consommatrice d’énergie et d’eau en quantité.
Les activités des imprimeries et de l’industrie graphique constituent aussi un poste important du bilan carbone d’une carte de vœux papier, avec l’usage de produits chimiques (encres, vernis), l’utilisation d’eau dans le cadre de certains procédés d’impression.
Enfin il faut également prendre en compte l’ensemble des énergies grises afférentes au transport et à la distribution pour mesurer l’impact des cartes imprimées.
L’impact d’Internet et des e-Card sur l’environnement.
Faire une recherche sur le web, naviguer sur différents sites Internet, télécharger un document, envoyer et recevoir un mail : voilà autant d’opérations qui sont aujourd’hui d’une grande banalité, mais dont on ne mesure pas les effets à l’échelle de la planète.
Imaginez : en 2008, nous étions plus de 1,5 milliards d’internautes.
Grâce à une étude menée par l’ADEME, nous savons aujourd’hui que l’usage du mail dans un cadre professionnel génère 136 kg équivalent CO2 par salarié par an (soit 1,36 tonne pour une entreprise de 10 personnes), la recherche web (requêtes sur des moteurs de recherche) 10 kg équivalent CO2 par an par internaute.
Autant d’opérations sur Internet engagées dans le cadre de la recherche, de l’achat, de l’envoi et de la lecture d’une carte virtuelle.
Sans compter la consommation électrique induite par les millions de serveur et de routeur pour acheminer les informations.
Selon l’agence d’évaluation environnementale BIO Intelligence service, les technologies de l’information et de la communication sont à l’origine de presque 3 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe.
Des cartes plus écologiques, c’est possible
Des offres de cartes imprimées rarement totalement « vertes »
Désormais la plupart des éditeurs de collection de cartes veillent presque systématiquement à imprimer dans le respect du label Imprim’vert, ou en tout cas à collaborer avec des imprimeries qui respectent le cahier des charges du label (engagement à ne jamais utiliser certains produits toxiques, appliquer une gestion rigoureuse des déchets,… ).
De même, de plus en plus de fournisseurs de cartes de vœux impriment sur du papier soit totalement soit partiellement recyclé (dans ce dernier cas, il est nécessaire de vérifier que la part de fibres vierges est bien produite à partir de bois issu de forêts durablement gérées – certifié FSC).
Mais ce n’est toutefois pas la majorité des fabricants de cartes.
Bien souvent, les éditeurs de vœux limitent leurs efforts à ce stade, et c’est bien dommage : Il y aurait pourtant encore beaucoup à faire !
- avec l’emploi de procédés d’impression sans chimie, et/ou limitant considérablement l’usage d’eau,
- l’emploi systématique d’encres végétales, de vernis biodégradable,
- la compensation du bois utilisé pour la fabrication du papier en participant à un programme de reforestation, etc.
Les cartes virtuelles à l’électricité verte
Pour les e-cards, les solutions pour verdir le procédé ne sont pas légion.
A dire vrai, nous n’en connaissons qu’une : le certificat vert, qui va garantir que l’équivalent de la consommation électrique induite par les cartes électroniques provient bien de sources d’énergies renouvelables.
Plus précisément, ce sont l’ensemble des kWh que consomment tout le circuit Internet et le matériel (ordinateurs, serveurs, routeurs) qui le compose, qui sont compensés par de l’électricité, produite par une source d’énergie verte (telle que une centrale hydraulique ou encore une éolienne), et réinjectée dans le réseau.
Le certificat vert, en respectant des normes européennes de traçabilité, permet de connaître très précisément non seulement l’origine mais aussi la quantité d’énergie renouvelable réinjectée.
Des sociétés telle que Watt Value propose ce type de certificat. Reste que le système est limité à la compensation de la consommation électrique du site Internet auquel il est rattaché; il ne prend pas en compte tous les postes de consommation du réseau web.
J’ai acheté ce certificat vert, et les 343,477 kWh qui ont été consommés pour la consultation du site OUAW.net proviennent d’une source en énergies renouvelables (en l’occurrence d’une centrale hydroélectrique).
Ce n’est pas grand chose, mais c’est une vraie satisfaction !
Ecolo ?
En conclusion, qu’elles soient virtuelles ou imprimées, quand on vous vend « des cartes écologiques« , la plupart du temps, on vous ment, au moins par omission.
A moins que l’éditeur de cartes de vœux (papier ou virtuelles) fasse de réels efforts pour limiter son empreinte écologique, et compense notamment ses propres émissions de CO2, par exemple dans le cadre d’une participation à un programme de reforestation.